Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BABAIA
Publicité
BABAIA
Newsletter
BABAIA
Derniers commentaires
13 janvier 2009

BIOGRAPHIE

Houri Abderrahmane, un cultivateur modèle du Souf

 

Biographie :

L_Hadj_Abderrahmane
 Abderrahmane El-Houri dit "Babaia" est né en 1895 à El-Oued dans la fraction Ouled-Djamaa de la tribu des Achèches. Il avait à peine cinq ans quand l'aventurière et la grande admiratrice de la région, Isabelle Eberhardt, visita le Souf. N'ayant pas eu la chance d'être scolarisé (à l'époque, seule la Zaouia dispensait une éducation purement religieuse), il mena une enfance un peu difficile chargée d'observations et d'apprentissage. Appartenant à une famille de cultivateur, son père possédait une palmeraie à Nezlat Dhaoui Rouhou (Ghout Chaïb), située à la périphérie de la cité d'El-Oued, il décida très tôt de prendre le relais. Mais n’ayant pas les moyens, il fut tenté par l’aventure. Prenant son destin en main, il voyagea beaucoup et le plus souvent à pied, parcourant l’Est algérien et le Sud tunisien, car à cette époque les moyens de communication étaient très limités. Il s’essaya dans le commerce et ouvrit une épicerie à M’Daourouche (ex-Montesquieu) mais ne connut pas de succès. Il céda la boutique à son frère L’Hadj Larbi et quitta M’Daourouche, toujours obsédé par l’idée de réussir et de mener une existence stable. Il s’exila de nouveau à Alger toujours en quête d’un avenir meilleur. Là, il tenta sa chance en acceptant d’être amené en France par un négociant français pour y travailler. Ainsi, il eut l’occasion de traverser la Méditerrannée par bateau et de fouler pour la première fois le sol français. Après un séjour agrémenté de photos de souvenir dans cette contrée exotique, il est vite pris de nostalgie du pays natal. De retour au bled, il décide de reprendre l’activité ancestrale, celle de créer une palmeraie pour y vivre en bon père de famille.

 

 Abderrahmane a cinq frères : Mohamed Esseghir dit « «Baia Hamma »(l’aîné), Abdelkader dit « Baia Ghada », larbi dit « Baia L’Hadj », Laid dit « Baia Laid », Lachouri et une sœur ; il épousa L’Hada en première noce qui lui donna deux fils, Messaoud ,El-Houri et et une fille Kheira. Il se remaria en seconde noce avec Hoggui Kheira fille d’un commerçant vivant à Redeyef (Sud tunisien), avec laquelle il eut trois fils , Smail, Abdelmalek et Tayeb, et cinq filles M’barka, Fatma, Soada,Rim et Ouarda. Dans la famille vivait aussi sa belle fille Aicha dont le père est décédé à Redyef et que sa mère Kheira avait amenée toute jeune avec elle. Les descendants ainsi que les autres membres de la famille Houri utilisent largement l’appelation « Babaia  » qui veut dire père de mon père, tant par estime que par reconnaissance. En 1966, il accomplit, en compagnie de son frère Hamma Sghaier, son devoir de pélirinage à la Mècque.

 Au début, son projet était de créer une palmeraie à côté de la palmeraie familiale, mais il y renonça rapidement et préféra réaliser son rêve à Hassi Khalifa où le relief et le sol étaient à ses yeux plus favorables et plus rentables. Bientôt il fût suivi par ses frères Hamma Sghaier et Ghada qui, eux aussi, ont choisi de créer des palmeraies dans cette localité.

 

 Après quatre ans, la première récolte fût une agréable surprise. Sept ans après ses débuts, la palmeraie permettait à la famille de subvenir à ses besoins et de vendre les produits de la récolte sur le marché d’El-Oued(Souk).

 

 Depuis, la production et la qualité de la datte ne cessaient d’augmenter. Les économies subséquentes vont lui permettre d’investir dans d’autres domaines. Il construisit une boutique commerciale au centre du village de Hassi Khalifa où il créa aussi un jardin potager avec un puits pour l’irrigation. La prospérité de ses activités l’oriente vers des projets plus audacieux. Il achète un terrain en plein centre ville d’El-Oued, et plus précisément au cœur du marché (Souk) tout près du Ghoût Sardouk. A cet endroit, il construisit un grand magasin ouvert sur la place du marché pour vendre les produits de la récolte ou servir d’épicerie pendant le reste de l’année. Puis il bâtit plusieurs autres boutiques ayant une cour commune (locala),  attenantes au grand Café Maure d’El-Kambatta, destinées au stockage et à la location. Au moment opportun, il se convertit dans le commerce de gros. Il vend du bois destiné à la confection des caisses de dattes. Le bois est acheté dans une menuiserie industrielle située à Sétif (400 km au Nord), et amené par camion pour être écoulé sur le marché d’El-Oued. Il construisit une maison à Nezlat Dhaoui Rouhou non loin de la grande maison familiale (Hoche Chaieb), pour y habiter un certain moment avec son fils aîné Messsaoud et sa famille. Puis il bâtit trois autres maisons, pour en louer deux et en garder le troisième qui deviendra sa dernière résidence jusqu’à sa mort survenue en 1985 après une longue maladie.

 

 

 Voici les raisons qui ont motivé le choix d’Abderrahmane et de ses deux frères Mohamed Es-Seghir et Abdelkader de s’établir à Hassi Khalifa.

 Partout dans le Souf,  pour créer une palmeraie (ghout), il faut creuser une énorme cuvette entre les dunes et planter les palmiers à une profondeur suffisante pour atteindre la nappe phréatique. En effet, et pour stopper l’avancée des « vagues » de sable, le propriétaire est continuellement contraint d’entourer sa palmeraie de haies faites de branches de palmier et disposées ingénieusement en cascade. Mais cette lutte implacable et perpetuelle exige des efforts inhumains et une patience à la limite de l’épuisement. En érigeant d’innombrables « digues » (Zarb), en désensablant quasi quotidiennement le fond du ghout, l’entreprise s’avère parfois longue et pénible.

 En revanche, la région d’Hassi Khalifa est une zone un peu particulière par rapport au reste du relief du Souf . A partir de Débila distante de vingt km d’El-Oued, la physionomie du paysage commence à changer graduellement au fur et à mesure que l’on se dirige vers la frontière tunisienne. Les majestueuses dunes de sable qui caractérisent le cadre naturel du Souf cèdent peu à peu la place à des plateaux compacts et rocailleux, qui s’imposent comme une zone de transition entre les confins septentrionaux du Grand Erg Oriental et le Chott du Djerid (Tunisie). La dureté du sol rocheux (tafza) utilisé comme matériau de construction, conjuguée à la présence d’une nappe phréatique d’eau douce peu profonde (cinq à huit mètres de la surface) ont eu raison du choix d’Abderrahmane de créer son ghout à Hassi Khalifa.

  

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité